A première vue il est difficile de se sentir ailleurs qu’en Chine. Paysages semblables, d’énormes travaux rasent les collines, toujours cette odeur nauséabonde de production de caoutchouc, une humidité toujours imposante…
Puis le choc culturel : nous redécouvrons des nuages semblables à ceux de chez nous, et l’air frais qui glisse sur nos joues nous fait croire que l’océan n’est pas loin ! Notre imagination nous joue des tours, le Laos est le seul des 5 pays d’Asie du Su-Est à ne pas avoir d’accès à la mer.
Les restaurants se font beaucoup plus rares au grand dame de notre moral et les quantités servies bien moins importantes au grand désespoir de nos estomacs. La noodle soup devient notre quotidien et mine rapidement les troupes. Nous retrouvons des tables à taille humaine, fourchettes et cuillères, et des toilettes dignes de ce nom. Pouvoir se laver les mains avec du savon avant de déjeuner c’est le grand luxe!
Les enfants réapparaissent, et par dizaines! Retranchés derrière leur bureau en Chine à cause du gaokao, notre équivalent du bac, qui les poussent à bosser plus que de raison, les petits laotiens eux sont partout dans les rues. « Sabaidi sabaidi » ça semble un réflexe pour eux de nous faire coucou. Ces petites bouilles nous feront craquer : mains tendues pour qu’on leur claque dedans, courses après le tandem, nous en avons mal aux zygomatiques !! Les tous petits sont à pieds, les plus jeunes à vélo et les ados en scooter.
On nous avait annoncé une très grande chaleurosité mais cela dépendra beaucoup des villages et nous nous sentirons aussi bien mal à l’aise que de vraies stars !
L’architecture aussi sommaire soit-elle nous fait rêver même si nous nous interrogeons sur la capacité des cabanes en bambou à résister à la saison des pluies.
C’est le pays des bébés. Bébés humains, bébés cochons, bébés chiens, ça gagatise sur le tandem !
Si les légumes se font rares, question protéine tout y passe : chien, rats, chauves souries, ragondin, écureuils… et pourtant les animaux semblent bien plus heureux qu’en Chine !
Point de vue bivouac ce sera très facile même si un soir nous nous ferons déloger par une famille de buffles. Impressionnantes bébêtes qui nous feront nous croire aux Férias de Pampelune.
Sur la route principale, bitume très inégale, route tortueuse, trafic bien moins important, klaxons quasi inexistants, beaux paysages, 2-3 bons cols, ça roule !
Sur la route qui mène à Nong Khiaw nous ferons la razzia de petites salades fourrées et de beignets dans un petit marché de rêve. Ici nous nous offrirons un week-end farniente en bungalow dans ce magnifique village au bord du Nam Ou. Un peu trop touristique à notre goût, mais qui vaut le détour !
Nous y rencontrerons Pierre, un suisse loueur de vélos, qui nous en apprendra beaucoup sur le pays mais aussi sur les manigances chinoises (à croire que la Chine on ne l’aime que lorsqu’on y est). A entendre les retours d’occidentaux vivant sur place et à lire le guide du routard, nous ne donnons pas cher de ce « petit » pays aux 6 millions d’habitants que les pays voisins accaparent doucement. Ça fait froid dans le dos.
Nous croisons aussi Anthony et Alexia d' »au delà du guidon« , Lucas et Nico de « V’Asie roule » ainsi que Camille et Simon 2 bagpackers coups de coeur. Jusqu’à maintenant nous n’avions rencontré que peu de congénères, mais le Laos annonce la couleur. L’ Asie du Sud-Est est blindée de touristes occidentaux et se fait facilement à vélo sur quelques mois. Ça nous fait tout drôle.
Si notre arrivée au Laos a été gâchée par de gros soucis mécaniques (béquille de remplacement qui casse, arceau de tente qui casse, pédalier qui rend doucement l’âme…) c’est l’heure des vacances et on se lâche sur les fruit shake, Beer Lao, chips de banane, et restaurant « gastro ». On pète un peu le budget mais qu’est ce que ça fait du bien !
Nous comptons les jours avant l’arrivée de Camille et Bénédicte, les premiers d’une longue série à nous retrouver de l’autre côté !
Ce ne sont pas les seules retrouvailles qui nous attendent à Luang Prabang. Nous avons rendez-vous avec Sara et Thomas, un couple de cyclo croisé sur la route une semaine plus tôt. En l’espace d’une heure de bavardage en plein col nous nous étions promis de nous y retrouver.
Et la belle surprise sera Simon et Ombeline quittés deux mois plus tôt sous la neige en Mongolie. Quel bonheur de les retrouver et de voir le ventre d’Ombeline qui s’est drôlement arrondi. Ils attendent un heureux événement pour avril au Pérou. Nous mélangerons tout ce petit monde et passerons de super soirées.
Pour info nous recommandons Mixay Guesthouse, très bon rapport qualité prix, vraiment pas cher, cadre agréable et gérant adorable.
La dream team est désormais bien là, on a dû mal à y croire. C’est parti pour 15 jours de pur bonheur en famille ! Au programme : slow boat de Luang Prabang à Houayxay (200 000 kip et entre 30 et 40 000 de plus pour le tandem calé sur le toit). Deux jours de rêve sur une magnifique barcas au milieu de la jungle. La halte officielle dans le village dortoir de Pak mong nous vaudra tout de même une très mauvaise expérience dans le restaurant Phonemani Guesthouse où pour cause d’incompréhension sur les prix initiaux, la gérante finira par nous menacer avec une barre de ferre et bousculer Bénédicte. « You eat you pay ». Affligeant et tellement pas à l’image ni de notre voyage ni du pays. Nous découvrons malgré nous l’envers du décors des sites touristiques au Laos. Locaux excédés qui en deviennent mauvais ou arnaqueurs (toujours vérifier la monnaie qu’on vous rend), safari à dos de pauvres éléphants la plupart du temps enchaînés, marchés nocturnes aux vendeurs bien trop nombreux pour qu’ils puissent s’en sortir, sites naturels privatisés à la chinoise… Nous quittons le Laos frustrés de n’y avoir passés que 15 jours et écœurés de ce tourisme de masse.
Bonne et heureuse année , je ne poste pas beaucoup mais j’ai un réel plaisir à vous lire.
A+;
J-B et Catherine.
Merci de nous suivre et de nous encourager. Meilleurs voeux à vous !
Les festivités sont terminées. Adieu réveillons, Noël et jour de l’An. Nous avons festoyé en famille et entre amis, bien au chaud devant les cheminées ou sous des plaids douillets. Impossible de ne pas avoir une pensée pour vous, loin des vôtres.
Je vous adresse des voeux chaleureux pour 2017, une Année qui comportera des milliers d’autres coups de pédale, des cols, des plaines à traverser, des visages à croiser, des rires à partager.
Bonne continuation dans votre aventure. Bises
Chère Christine.
Tes messages sont toujours pour nous un vrai cadeaux. Merci de prendre ce temps, nous sommes toujours touchés par ces jolies témoignages. Meilleurs voeux à toi et à toute ta famille. Grosses bises ensoleillées.