MONGOLIE

…Où comment se croire dans un documentaire Arte !

Petit aperçu de notre semaine sur la route qui mène de la frontière russe (Altanboulag) à la Capitale Oulan Bator.

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De vives voix pardi !

A bicyclette en Mongolie ?

La météo  !

Au pays des nomades :

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OULAN BATOR

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Alias UB pour les intimes, est une capitale pas comme les autres :
– classée seconde ville la plus polluée au monde par l’OMS,
– située à une altitude de 1300 mètres elle est la Capitale la plus froide du monde,
– elle héberge presque la moitié des habitants du pays,
– elle est entourée de montagne dont 4 monts sacrés
Il ne fait pas vraiment bon de rester à UB : air saturé, bouchons, conduites folles, klaxon à tout va, odeurs nauséabondes… ça dénote avec le reste du pays.
Et pourtant nous y passerons une bonne partie de notre séjour et finirons par nous y sentir chez nous !
Nous emménagerons début septembre chez Froit – un hollandais – et sa femme Bolora, des warmshowers qui mettent gentiment à disposition leur atelier de fabrication de yourte quand il fait trop froid pour planter la tente. Un lieu exotique et super bien situé pour séjourner !
Nous y apprendrons les tracas administratifs pour l’obtention du visa chinois qui mettent en émoi tous les touristes qui comme nous ne font qu’étape en Mongolie. Il est dorénavant impossible d’obtenir un visa en dehors de son pays (sauf pour les expates). Nous avons deux solutions : retourner en France ou choisir un autre pays – dixit Monsieur le Consule. Nous filerons donc au service de l’immigration tout prêt de l’aéroport pour étendre de 10 jours notre visa, le temps de voir comment évolue la situation. Sur la route j’aurai ma plus grande frousse : il ne fait pas bon de pédaler ici.
Cette première semaine dédiée normalement aux formalités, sera donc consacrée à la remise en forme des troupes, bien usées.
Après notre petite excursion dans le Gobi, retour à la « maison », où nous trouverons deux colocs : Ombeline et Simon, deux cyclo français en tour du monde pour 2-3 ans (www.simombel-vanbiketour.com)
10 jours se sont écoulés, et la plupart des touristes rencontrés se sont envolés pour la Corée ou le Japon. Le consulat chinois ne semble toujours pas revenir sur sa position, alors nous activons nous aussi notre plan B, mûrement réfléchi : le Myanmar ! Ici deux solutions : retourner en Russie (mais visa très compliqué à avoir) ou prendre un avion. Nous sommes coincés. C’est très frustrant. Après avoir comparé une dizaine de vol et s’être inventés de multiples destinations qui nous ont fait rêver, le bon compris était de s’envoler vers le Myanmar et de faire une croix sur notre volonté de ne pas prendre l’avion, après tout juste 5 mois de voyage.
Alors que nous aurions dû valider notre achat de billet depuis quelques heures, Froit nous apprend qu’avec une lettre de notre ambassade, la situation chinoise se débloquerait !!
Cool cool zen zen on garde son calme… en voyage il faut savoir être adaptable… hum… hum… Branle-bas de combat, nous préparerons nos dossiers et passerons une chouette semaine tous les 4 à faire des queues interminables devant le consulat ouvert seulement le lundi, mercredi et vendredi.
Le bouche à oreille circule vite et à 7h30 lundi il y a déjà une dizaine de personnes devant nous alors que les portes n’ouvrent qu’à 9h30. Priorités aux mongoles qui ne cessent de défiler sous nos yeux, on nous fermera la porte au nez « il est 12h le consulat ferme! ».
Au vue du nombre d’étrangers déboutés, les garçons décideront de se poster devant le consulat à 4h30 du matin le mercredi ! Si nous étions arrivés en fin d’été à UB, les premiers flocons de neige sont désormais de la partie, l’hiver arrive d’un coup… mais nos efforts seront récompensés, cette fois-ci nous sommes les premiers.
Mais (!) du fait de la fête nationale chinoise, le consulter va fermer ses portes pendant 10 jours ! Il ne ré ouvrira que le 10 octobre. Notre visa se termine le 9 et nous ne pouvons plus l’étendre… Nous faisons alors une demande de visa « rush » qui nous coûtera le double du prix initiale (heureusement il n’est qu’a 30$ pour les européens). On vous passe les détails folklo…
Visa en poche nous pensions partir en suivant pour Beijing, mais tous les avis sont unanimes : il est fortement déconseillé de voyager en Chine pendant la fête nationale. Pas de zone de vacances comme en France, ce sont plus d’1 milliard de chinois qui sont en vacances en même temps, plus tous les expates qui rentrent au pays. Transports bondés, queue interminable à la frontière avant que celle-ci ne ferme 3 jours, capitale surchargée, et prix qui augmentent. On s’imagine mal avec notre tandem et notre remorque dans tout ce bazar. On aurait pourtant bien fait la fête avec eux ! La Chine attendra encore…
Nous décidons d’enfourcher notre tandem pour un petit tour dans l’Ouest avec Ombeline et Simon en espérant ne pas mourir de froid…
De retour à UB, nous avons vraiment le sentiment de rentrer à la maison, première fois en 5 mois que nous retournons 3 fois dans un même lieu. C’est agréable même si nous avons le coeur serré de ne pas y retrouver nos collocs.
Nous retrouvons nos habitudes, nos marchands de légumes, nos conducteurs fou…
La ville a définitivement mis son apparat d’hiver : tous les monts sont drapés de blanc, et des mottes de neige décorent les rues. C’est fou le changement d’ambiance en un mois ! Il est vraiment temps de partir. Nous avons pourtant la désagréable sensation d’abandonner le pays, ses habitants et ses animaux, à l’hiver si froid et si rude… nous avons le luxe de pouvoir passer l’hiver ailleurs, eux non.
2 petits jours pour acheter nos billets de train, embarquer le vélo et la remorque, préparer notre arrivée en Chine… et hop nous quittons la Mongolie après plus d’un mois dans cet extra-ordinaire pays. Nous y rencontrerons énormément de français, et si septembre est la basse saison, on peine à imaginer le nombre de touristes qu’il doit y avoir l’été !
Train pour la frontière + bus jusqu’à Beijing, nous espérons arriver dimanche chez Justin : un australien, amis d’Antoine, le frère de Mathias, que Benoît a rencontré cet hiver à Toulouse. Vous suivez ? Un grand merci à tous les 3 !
A bientôt !
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GOBI JOLI JOLI

Joli ?! Merveilleux oui, époustouflant, grandiose ! En un même lieu nous avons eu l’impression de visiter le Sahara, le Grand Canyon, et les Alpes !
L’un des plus grands déserts au monde, partagé entre le sud de la Mongolie et le nord de la Chine, nous n’en visiterons qu’une infime partie autour de Dalanzadgad, que nous rejoindrons en bus (comptez 10h).
Fortement déconseillé en stop en basse saison et bien trop galère à faire en tandem, nous opterons comme tout bon touriste au package « chauffeur 4×4 » non sans culpabilité. « Quoi ? Vous voyagez en vélo dans une démarche écologique et vous vous payez 4 jours de 4×4 en plein désert ?! » Nous exploserons le budget, mais passerons des moments magiques et nous en mettrons plein les yeux. Même si nous aurons beaucoup de mal à apprécier ce mode de tourisme nous ne regrettons pas ce craquage. Nous y fêterons nos anniversaires que nous ne sommes pas prêts d’oublier !
Une hétérogénéité des paysages qui donne au Gobi une importante variété de couleurs. Ici la vie foisonne : souris, marmottes, troupeaux, chevaux, chameaux, gazelles, bouquetins, lézards, rapaces, nous visiterons même des maraîchers !
Tempête, orage, arc en ciel, chaleur, dunes de 180 mètres de haut qui ressemblent à de la crème glacé au café…  Mieux qu’un discours, place aux images !
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On the road to Kharkhorin !

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Nous voilà en route pour cette ancienne capitale du grand empire mongol du début du 13ième siècle. C’est le grand Gengis Khan qui décida de faire de cet endroit stratégique la capitale de son empire. Ce qui est fou c’est que cette ville qui a compté jusqu’à 15000 habitants au début du 14ième siècle n’en compte que 4000 aujourd’hui. La vieille ville a passionné les archéologues du monde entier ces dernières décennies. Quand on voit l’environnement et la dureté du climat on se dit qu’il y aurait mieux comme endroit. La réponse est dans le musée de la ville. C’était en effet un endroit central pour l’empire alors constitué. La ville est également naturellement protégée par les montagnes au sud ouest. Elle est enfin dans la vallée d’Okhron : cette rivière s’écoulent jusqu’au lac Baïkal et en fait un axe de transport privilégié. Gengis Khan et ses descendants avaient une façon assez expéditive de conquérir les territoires : soit les populations acceptaient d’entrer dans l’empire et pouvaient conserver leurs religions, leurs biens et leur culture, soit la force militaire s’abattait sur eux. L’histoire a retenu presque traumatisée combien le guerrier mongol pouvait être violent et impitoyable envers ceux qui ne se soumettaient pas.

La ville à sa grande époque contenait dans son enceinte des temples bouddhistes, taoïstes, des mosquées et même des églises chrétiennes. Sous ses apparences de chef sanguinaire Gengis Khan était en fait un fin tacticien et avait compris que pour faire un grand empire il faut tenir compte des particularismes de chacun des peuples.

Et toujours cette douce impression que l’histoire se répète …

Nous voilà « on the road » avec Simon et Ombeline nos frais amis d’Oulan Bator. C’est excitant de rouler en peloton. Pour l’occasion nous partons sans remorque et avec notre deel (prononcer « delch) ce grand manteau mongol pour affronter les froids qui s’annoncent. Autant je suis content de poursuivre l’aventure mongole, autant ce n’est pas l’avis de tout le monde.

La sortie d’Oulan Bator est une nouvelle épreuve au milieu de ces bus, camions ou autres 4×4 déversant leur pollution de vieux moteurs mal réglés. A cette pollution s’ajoute la conduite approximative (« ils conduisent leur bagnole comme s’ils étaient sur leur cheval… ») et le fait que les vélos n’existent pas pour eux sur la route.

Les tracas de la ville sont bien vite oubliés quand nous commençons à poser nos roues dans ces grands espaces. La steppe mongole se déroule à l’infinie devant nos yeux : comment ne pas tomber sous le charme ? Les animaux, les cavaliers et les motards nous font l’animation. C’est toujours rigolo de devoir s’arrêter pour laisser passer un troupeau de chameaux partant boire. Les automobilistes mongoles ne trouvent pas ça si rigolo à priori.

Nous ferons de belles rencontres durant ces quelques jours à commencer par Patsarah et toute sa famille qui nous ont accueilli dès le premier soir. C’est vrai qu’après l’avoir croisé 2 fois, dont une fois autour d’une bouteille de vodka, ça crée des liens. Il nous rattrapera en moto comme il fait avec ses troupeaux pour nous ramener à sa yourte. Soirée pattes au mouton-rigolade-photos-jeux de carte et le pompon, une yourte bien chaude !

Nous aurons également la visite régulière de bergers chaque midi venant taper le café et des gâteaux. Le tabac se roule ici dans du papier journal !

Nous serons concentrés durant ces quelques jours sur l’approvisionnement en eau et en nourriture. Comme de bons français et à force d’avoir peur de manquer il est vrai que nous nous ferons des gueuletons comme jamais nous en avons fait en 5 mois de voyage. On customise le gouter trappeur en chappattis fris à l’huile : une tuerie ! Sauf que les villages indiqués sur la carte n’existent pas tous et inversement. Au soir du 5ième jour nous sommes à cours de vivres et nous commençons le rationnement. Au petit matin nous arrivons dans un camp de yourtes pour touristes au bord du lac Ogii Nuur. Notre chance est de se faire inviter pour un petit déjeuner de princes. Cette équipe composée d’anglais, d’une néerlandaise et d’un japonais rentre sur la capitale et nous laisse une bonne partie de ses vivres : youpi ! Comme si ça ne suffisait pas un groupe de sud Coréens nous fait le même honneur et nous voilà les sacoches pleines : et oui c’est un peu toujours comme ça la magie du voyage.

Nous resterons ces images de chevaux galopant dans nos roues ou ces montagnes enneigées des premières neiges d’une nouvelle saison d’hiver qui commence. Nous laissons nos amis en pédalant sous la neige pour prendre un bus vers Oulan-Bator et sauter dans un train pour la Chine fin du visa oblige. Merci les copains pour ces quelques jours avec vous. On a abordé à peu prés tous les sujets du voyageur à vélo et nos expériences partagés nous voilà regonflés pour quelques mois de plus.

La Mongolie c’est quand même une drôle d’expérience !

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Nous quittons la Mongolie, à nous la Chine !

C’est avec un peu d’empressement que nous quittons la Mongolie l’automne l’hiver arrivant au gallo. L’automne en Mongolie ce sont les premières neiges et les premières gelées. Pédaler sous les flocons c’est rigolo mais seulement quelques minutes.

Wikipédia nous racontait qu’Oulan-Bator avait le record de la capitale ayant la moyenne de température sur l’année la plus basse de la planète ? Et bien on a vérifié, ça semble vrai !

Conseil pour les cyclos : passez la frontière en train si possible.

Prendre le train mongol vers la frontière a été une expérience. La synthèse est à l’image du pays : il y a des règles que personne ne suit parce qu’elles ne sont pas adaptées. Plus tu essayes d’être en règle, plus tu perds de temps, d’argent et tu deviens à moitié fou à la fin. La règle c’est donc de ne pas respecter la règle.

Pour faire rapide, nous avons fait voyager notre vélo tout encartonné non pour l’hiver mais pour le protéger des « brutes » chargeant les wagons bagage. Nous avons dû l’amener 1 jour avant le départ du train (ça c’est la règle) pour pouvoir raquer à l’arriver du gardiennage (malin le mongol ?). Sauf que nous avions besoin de récupérer rapidement notre matériel pour monter dans le bus de 7h du mat là ou la consigne ouvre à 9h : chercher l’erreur !

Voilà qui nous a mis en joie quand nous avons récupéré notre matos, exténués d’avoir courus dans toute la gare et arrivant nettement après la bataille. Du coup nous voilà négociant un taxi pour passer ce pointillé en trait gras sur notre carte.

Nous ne sommes pas vraiment des violents mais l’affaire a faillit en finir aux mains. Notre chauffeuse a tenté de nous placer dans un bus à la frontière pour Beijing, jusque là : bonne idée. Sauf qu’elle a fait tombé son portable dans l’empressement et que le bus ne voulait pas s’encombrer d’un tandem, normal. Elle a voulu nous faire payer son portable à nous fouiller dans les poches et à garder en otage nos bagages dans son coffre. On a lâché un peu plus que ce qu’on lui devait et elle a essayé de nous intimider par tous les moyens pour nous en extorquer un peu plus. On est des bisounours mais là elle avait clairement dépassé la frontière. Mouhais %*££*#1@…, peut-être que cet endroit rend les gens un peu bestiaux ou alors est-ce que c’est plus lié à la culture mongole ?

On aurait pu en terminer là mais le plus fou était à venir.

Un peu choqués et n’ayant pas tellement envie de reprendre un taxi, nous restons quelques minutes à voir comment ne pas se faire plumer à nouveau. Nous ne comprenons pas pourquoi de vieux 4×4 tout défoncés embarquent les gens juste avant le poste mongol. Ça négocie et ça embarque…

Nous décidons finalement de tenter de passer la frontière à vélo alors que nous savons que ce n’est pas possible. Les gardes mongols après avoir bien rigolé nous place de force dans un 4×4. Virginie répète 3 fois « No money, no money… » C’est une chauffeuse plutôt sympathique, et si la chance tournait ?

Sous la neige s’organise la plus grande compétition d’auto tamponneuse que nous n’ayons jamais vécus. De 15 files de voitures et camions, il doit n’en rester qu’une à la fin pour entrer coté chinois. Tout est permis : ça klaxonne, ça tamponne, ça insulte. Virginie se retrouve même à un moment à devoir conduire le 4×4 de la place du mort parce que la chauffeuse est descendue et que le 4×4 de derrière nous pousse pour ne pas perdre de place. Des gens montent et descendent de notre voiture, nous ne comprenons rien, le tout toujours sous la neige battante.

La chauffeuse au premier abord charmante commence à nous demander des ronds pour la « taxe vélo ». Nous tiendrons bon jusqu’au bout, même lorsqu’elle fait croire que le reçu de passage donné par un policier est le reçu de la taxe vélo. A court d’idée devant 2 français remontés à bloc elle nous laisse sur la bas coté de la route en nous crachant de sales mots à la figure. Fini la Mongolie, nous sommes en Chine !

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