Alias UB pour les intimes, est une capitale pas comme les autres :
– classée seconde ville la plus polluée au monde par l’OMS,
– située à une altitude de 1300 mètres elle est la Capitale la plus froide du monde,
– elle héberge presque la moitié des habitants du pays,
– elle est entourée de montagne dont 4 monts sacrés
Il ne fait pas vraiment bon de rester à UB : air saturé, bouchons, conduites folles, klaxon à tout va, odeurs nauséabondes… ça dénote avec le reste du pays.
Et pourtant nous y passerons une bonne partie de notre séjour et finirons par nous y sentir chez nous !
Nous emménagerons début septembre chez Froit – un hollandais – et sa femme Bolora, des warmshowers qui mettent gentiment à disposition leur atelier de fabrication de yourte quand il fait trop froid pour planter la tente. Un lieu exotique et super bien situé pour séjourner !
Nous y apprendrons les tracas administratifs pour l’obtention du visa chinois qui mettent en émoi tous les touristes qui comme nous ne font qu’étape en Mongolie. Il est dorénavant impossible d’obtenir un visa en dehors de son pays (sauf pour les expates). Nous avons deux solutions : retourner en France ou choisir un autre pays – dixit Monsieur le Consule. Nous filerons donc au service de l’immigration tout prêt de l’aéroport pour étendre de 10 jours notre visa, le temps de voir comment évolue la situation. Sur la route j’aurai ma plus grande frousse : il ne fait pas bon de pédaler ici.
Cette première semaine dédiée normalement aux formalités, sera donc consacrée à la remise en forme des troupes, bien usées.
Après notre petite excursion dans le Gobi (article à venir), retour à la « maison », où nous trouverons deux colocs : Ombeline et Simon, deux cyclo français en tour du monde pour 2-3 ans (www.simombel-vanbiketour.com)
10 jours se sont écoulés, et la plupart des touristes rencontrés se sont envolés pour la Corée ou le Japon. Le consulat chinois ne semble toujours pas revenir sur sa position, alors nous activons nous aussi notre plan B, mûrement réfléchi : le Myanmar ! Ici deux solutions : retourner en Russie (mais visa très compliqué à avoir) ou prendre un avion. Nous sommes coincés. C’est très frustrant. Après avoir comparé une dizaine de vol et s’être inventés de multiples destinations qui nous ont fait rêver, le bon compris était de s’envoler vers le Myanmar et de faire une croix sur notre volonté de ne pas prendre l’avion, après tout juste 5 mois de voyage.
Alors que nous aurions dû valider notre achat de billet depuis quelques heures, Froit nous apprend qu’avec une lettre de notre ambassade, la situation chinoise se débloquerait !!
Cool cool zen zen on garde son calme… en voyage il faut savoir être adaptable… hum… hum… Branle-bas de combat, nous préparerons nos dossiers et passerons une chouette semaine tous les 4 à faire des queues interminables devant le consulat ouvert seulement le lundi, mercredi et vendredi.
Le bouche à oreille circule vite et à 7h30 lundi il y a déjà une dizaine de personnes devant nous alors que les portes n’ouvrent qu’à 9h30. Priorités aux mongoles qui ne cessent de défiler sous nos yeux, on nous fermera la porte au nez « il est 12h le consulat ferme! ».
Au vue du nombre d’étrangers déboutés, les garçons décideront de se poster devant le consulat à 4h30 du matin le mercredi ! Si nous étions arrivés en fin d’été à UB, les premiers flocons de neige sont désormais de la partie, l’hiver arrive d’un coup… mais nos efforts seront récompensés, cette fois-ci nous sommes les premiers.
Mais (!) du fait de la fête nationale chinoise, le consulter va fermer ses portes pendant 10 jours ! Il ne ré ouvrira que le 10 octobre. Notre visa se termine le 9 et nous ne pouvons plus l’étendre… Nous faisons alors une demande de visa « rush » qui nous coûtera le double du prix initiale (heureusement il n’est qu’a 30$ pour les européens). On vous passe les détails folklo…
Visa en poche nous pensions partir en suivant pour Beijing, mais tous les avis sont unanimes : il est fortement déconseillé de voyager en Chine pendant la fête nationale. Pas de zone de vacances comme en France, ce sont plus d’1 milliard de chinois qui sont en vacances en même temps, plus tous les expates qui rentrent au pays. Transports bondés, queue interminable à la frontière avant que celle-ci ne ferme 3 jours, capitale surchargée, et prix qui augmentent. On s’imagine mal avec notre tandem et notre remorque dans tout ce bazar. On aurait pourtant bien fait la fête avec eux ! La Chine attendra encore…
Nous décidons d’enfourcher notre tandem pour un petit tour dans l’Ouest avec Ombeline et Simon en espérant ne pas mourir de froid…
De retour à UB, nous avons vraiment le sentiment de rentrer à la maison, première fois en 5 mois que nous retournons 3 fois dans un même lieu. C’est agréable même si nous avons le coeur serré de ne pas y retrouver nos collocs.
Nous retrouvons nos habitudes, nos marchands de légumes, nos conducteurs fou…
La ville a définitivement mis son apparat d’hiver : tous les monts sont drapés de blanc, et des mottes de neige décorent les rues. C’est fou le changement d’ambiance en un mois ! Il est vraiment temps de partir. Nous avons pourtant la désagréable sensation d’abandonner le pays, ses habitants et ses animaux, à l’hiver si froid et si rude… nous avons le luxe de pouvoir passer l’hiver ailleurs, eux non.
2 petits jours pour acheter nos billets de train, embarquer le vélo et la remorque, préparer notre arrivée en Chine… et hop nous quittons la Mongolie après plus d’un mois dans cet extra-ordinaire pays. Nous y rencontrerons énormément de français, et si septembre est la basse saison, on peine à imaginer le nombre de touristes qu’il doit y avoir l’été !
Train pour la frontière + bus jusqu’à Beijing, nous espérons arriver dimanche chez Justin : un australien, amis d’Antoine, le frère de Mathias, que Benoît a rencontré cet hiver à Toulouse. Vous suivez ? Un grand merci à tous les 3 !
A bientôt !