Nous arrivons à Pékin Beijing au petit matin après 2 jours de voyage depuis UB. C’est en bus couchette que nous finissons notre périple. On nous avait annoncé le pire, nous avons trouvé l’expérience plutôt rigolote.
Grâce à notre g’palémo et à la gentillesse des chinois, nous avons trouvé sans difficulté la station de bus dans la ville juste après la frontière. Par chance le bus partait 45min après. Le paysage nous était familier : désert, chameaux, yourtes, troupeaux. Les visages eux bien différents.
Nous voilà lancés tout excités à l’assaut de cette capitale aux 6 périphériques. Heureusement nous sommes du bon côté, mais une bonne 1h30 seront nécessaires pour atteindre la maison de Justin. Nous sommes dimanche, mais ici, le repos ne semble pas exister. 5h c’est l’idéal pour chevaucher notre monture avant que la ville ne se réveille. Mais le chinois se lève tôt et le temps passe vite, il n’est pas 6h que des centaines de scooters, vélos, tucktuck et autre 2-3 roues non identifiés débarquent de toute part. Bienvenue en Asie ! La conduite est sport. S’il y a une voie spéciale 2 roues, elle est à double sens. Le slalom et la vigilance sont de rigueurs pour ne pas se faire couper en 2. Néanmoins nous nous réjouissons de retrouver une ville conçue pour les 2 roues !
Nous sommes tout joyeux d’arriver en Chine. La Mongolie nous a usé. Nous nous sentirions presque chez nous avec les infrastructures retrouvées, les parcs, les cours d’eau, un peu plus de calme et le sentiment de meilleur respect des règles. La rigueur à la chinoise semble tout de même s’arrêter là où les véhicules circulent : c’est un grand bordel ! Nous découvrirons rapidement l’air pollué tristement célèbre. Le ciel est jaune. Les masques de sortie. Nous ne voyons pas à 50 mètres.
Justin habite un petit paradis qui malheureusement sera détruit d’ici quelques mois. Le gouvernement a « exproprié » les bailleurs pour construire d’énormes buildings. Ces derniers n’ont rien à dire puisque les terrains appartiennent à l’Etat. Certains sont déjà en construction et c’est jour et nuit que des ouvriers – logeant dans les fameux préfabriqués – y travaillent. C’est impressionnant.
Le lieu est un ancien restaurant haut standing installé sous une serre florissante, en bord de lac, accompagné de « petits » bungalows. C’est splendide. Justin et les anciens proprios nous mettrons gentiment l’un d’eux à disposition. Nous y passerons une semaine à profiter du lieu et visiter la capitale. Le métro à Beijing c’est très facile et rapide. L’aller/retour en tandem à la cité impériale sera l’équivalent d’une étape (70km!). Cette ville est juste énorme, et les buildings poussent tels des champignons.
Les chinois sont fou de sécurité. A la nuit tombée – 18h30 – policiers et militaires convient la population à quitter les espaces publiques. Les grandes places, musés, métros, sont équipés de portiques de sécurité et de scanners. La police est très présente avec parfois des fourgons blindés. Pour autant, très peu d’agents sont armés, on ne se sent pas du tout inquiet, et outre l’effet dissuasion d’une quelconque protestation, les policiers semblent au service de la population : renseignements, port de bagages, etc. Avec nous, ils sont souvent souriants et nous prennent en photos !
Le dernier jour nous suivrons les conseils de Justin pour visiter la muraille de Chine comme vous ne l’avez jamais vu. Son chauffeur arrondira bien sa fin de mois pour nous y emmener mais à part ça l’aventure fut extra ordinaire. Il nous déposera 5 kms en amont de la partie restaurée de la muraille. Il nous faudra nous faufiler dans la montagne arborée pendant quelques kms avant de grimper sur le mur en ruine. « Aller à droite, marcher 5kms, et vous atteindrez la partie touristique. Le chauffeur vous attendra au parking ».
Là il nous faudra avoir la foi pour oser continuer. Nous crapahuterons comme nous le pourrons au pas de course avec nos chaussures de vélo sur une muraille plusqu’en ruine, humide, végétalisée, où des arbres ont remplacé des tours, et où des parties sont éboulées. Le tout sous un brouillard où l’on ne voit pas à 10 mètres et avec seulement quelques heures de jours devant nous. Pour la superbe vue c’est raté, mais pour l’expérience c’est gagné ! Heureusement nous croiserons des chinois qui font la route en sens inverse. Sinon nous aurions sûrement abandonnés.
La muraille nous apparaît tel un dragon parcourant les crêtes montagneuses. S’étendant sur 20 000 kms, ils auraient mis 2000 ans à la construire ! On se demande quand même un peu ce qu’il leur est passé par la tête…
Nous arriverons de nuit, trempés de sueur, congelés, et les jambes tremblotantes qui me vaudront les pires courbatures du voyage. Mais nous venons de vivre l’une des expériences les plus mémorables depuis notre départ !
SUPER le récit sur la muraille, j’en ai eu mal aux jambes lol.
Bonne continuation.
J-B